Nos 20 ans

20 ans : notre histoire a de l’avenir !

Le 4 juin 2024, l’Association Française des aidants a fêté ses 20 ans à Lille auprès des proches aidants, de ses porteurs de projets, de ses partenaires et de tous les acteurs de l’aidance. L’occasion d’imaginer ensemble, l’association de demain.

 

Retour en images sur cette journée d’anniversaire :

 

  • Temps 1 : Un héritage inestimable

Ce temps 1 était consacré aux fondations de l’association à travers différents témoignages comme celui de sa fondatrice, Caroline Lamorthe ou des premiers formateurs, partenaires… et l’intervention de Gwénaëlle Thual, présidente, qui est revenue sur le plaidoyer.

 

Pour découvrir les témoignages des premiers acteurs de l’association :

 

Intervention de Gwénaëlle Thual, présidente de l’association :

 

  • Temps 2 : Les proches aidants comme raison d’être

Face à la multiplicité des dispositifs d’aides et des interlocuteurs : comment en territorialisant l’action de notre association, nous pourrions répondre au mieux aux besoins des proches aidants ? C’est à travers une table ronde et des ateliers que nous avons essayé de répondre à cette question et à partir de là construire plus concrètement notre projet de territorialisation de notre action.

 

Pour avoir un aperçu du contenu de la table ronde :

 

George Pau-Langevin, adjointe à la défenseure des droits en charge de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité, a conclu ce deuxième temps :

 

  • Temps 3 : Conférence de Boris Cyrulnik, Psychanalyste, psychiatre et écrivain – « Il faut faire village »…

Lors de son intervention, Boris Cyrulnik aborde un point central concernant l’aidance : notre société évolue et avec elle, notre façon de vieillir. Il faut donc penser les aidants différemment et prévoir des réformes.

 

Découvrir son intervention :

 

En résumé :

  • Le contexte est nouveau : les progrès de la médecine permettent de vivre plus longtemps et le nombre de personnes âgées a augmenté.
  • L’urbanisme a remplacé les villages : on vit donc de plus en plus seul et pourtant sans les autres, nos cerveaux s’atrophient. On a besoin d’une altérité pour le développer. Les personnes âgées souffrent de désespoir relationnel.
  • Les femmes se sont émancipées, la natalité a baissé et entraînent des modifications culturelles, sociales…
  • La mort prend une nouvelle signification et la culture joue un rôle majeur dans cette représentation (Vidéo : 00:18:00). Les rituels du deuil évoluent. Lorsque la personne accompagnée meurt, le proche aidant fait face à une ambivalence : il est triste mais aussi soulagé. Difficile de faire son deuil dans ces conditions. De plus, l’espérance de vie ayant augmenté, des couples ont pu vivre ensemble plus de 60 ans, le deuil n’est plus le même. Quelle culture a prévu le deuil de cette manière ?

C’est pour ces raisons qu’il faut imaginer l’aidance différemment : faire village et mettre en place des moments de répit. (Vidéo : 00:11:00)

En s’inspirant de la commission des 1000 premiers jours, qui a organisé avec succès l’accompagnement des jeunes mamans, il s’agirait de mettre en place un processus entourant les aidants : faire village. À l’instar des cultures africaines, il aurait pour fonction de se donner des conseils, parler, s’entraider comme on bavarderait dans un village. Et si un problème est détecté, on interpelle, sans rendez-vous, un professionnel pour répondre au désarroi.

 Il met également l’accent sur le répit : « Si on ne s’occupe pas de nos proches on est culpabilisé, si on s’occupe d’eux, on est épuisé. » et « personne ne peut tenir constamment stressé ».

Ce n’est pas forcément l’urgence qui stresse les aidants, c’est la chronicité, l’usure. L’usure de l’attachement -car plus son proche vieillit plus il y a une activation de l’attachement- l’usure des comportements, l’usure sans répit.

Il y a aussi un problème physique : augmenter les aides à domicile implique une politique relationnelle plus forte. Il est difficile de trouver du personnel et cela pose des problèmes politiques et étiques.

Boris Cyrulnik revient bien sûr, sur son sujet de prédilection : la résilience qui est possible grâce au triptyque action, affection, réflexion (Vidéo : 00:37:00)

Cette intervention très inspirante, nous amène à imaginer, chacun à notre façon, de multiples solutions pour faire village : favoriser l’échange, être au plus près des proches aidants, aller vers… Pour l’Association Française des aidants, cela converge entièrement vers notre projet de territorialisation.

 

Pour se repérer dans la vidéo :

  • 00:00:00 : Constat – La nouvelle situation de l’aidance
  • 00:11:00 : “Faire village” autour des aidants et organiser des temps de répit
  • 00:18:45 : Impact de notre culture occidentale sur l’aidance, notre présence auprès des proches accompagnés, le deuil
  • 00:33:20 : Penser les aidants différemment
  • 00:36:00 : Conclusion
  • 00:37:00 : Triptyque favorisant la résilience
  • 00:42:00 : Questions/Réponses