Odoxa a publié son 8e « baromètre santé 360° » et sonde notamment l’opinion des aidants.
Après avoir étudié les problématiques des déserts médicaux, de la santé connectée ou encore de l’assurance maladie, l’institut de sondage enquête dans ce 8e baromètre la perception du grand âge, de la dépendance et de l’accompagnement au vieillissement.
Les enseignements principaux du sondage
Perceptions concernant la dépendance et l’accompagnement du vieillissement
Une majorité de français se sent concernée et inquiète par l’accompagnement de ceux qui ont des difficultés liées au grand âge. Les professionnels des établissements bénéficient d’une bonne image contrairement aux structures auxquelles ils appartiennent. Cela est notamment dû à l’idée que les établissements manquent de moyens pour accueillir les personnes âgées dépendantes. Les directeurs d’établissements se rendent compte de cette appréciation paradoxale.
Près de 40% des français se disent préoccupés par les problèmes de santé (notamment les troubles cognitifs) et financiers que peut engendrer le vieillissement, tandis que les sujets de l’isolement et du logement restent marginaux.
Les situations vécues par les français et leurs craintes
Dans le cas où leur santé se dégraderait avec l’âge, 49% des français se disent enclins à intégrer les établissements de manière durable ou en alternant cette solution avec la présence au domicile.
82% des Français ne connaissent pas bien les dispositifs de prise en charge de la perte d’autonomie ni ne savent où s’adresser en cas de besoin. Au moins 7 français sur 10 trouvent ces mêmes dispositifs complexes, inefficaces et inadaptés à leurs besoins. Pour faire face à cette inquiétude sur la prise en charge, 61% des répondants ont déjà envisagé d’autres solutions (épargne, assurance, etc…)
Quelles solutions font le plus consensus ?
Une majorité de français et de professionnels estime que les nouvelles technologies permettront d’améliorer la prise en charge à domicile (plus de 70%). 6 français sur 10 utilisent d’ailleurs déjà un outil connecté pour la prévention, le suivi ou la lutte contre l’isolement. Toutefois l’utilisation de cette opportunité est perçue comme insuffisante. L’Etat et la Sécurité Sociale apparaissent alors comme les financeurs tout désignés de ces nouveaux outils (84%).
La solidarité nationale est citée par 1 français sur 2 comme moyen de financement pour remédier à un constat : le reste à charge est trop important pour les familles. Cela pourrait notamment être mis en place à travers la création d’un 5e risque de la Sécurité Sociale dédié à la perte d’autonomie.
Le sujet des proches aidants dans l’opinion
ODOXA a interrogé les aidants sur leur vécu et les autres français sur leur perception du phénomène.
Sur 1002 personnes interrogées, 16% ont déclaré être aidants, soit 328 personnes. L’échantillon d’aidants a été interrogé par Internet les 14 -15 et 21-22 juin 2017.
Les professionnels de santé sous-estiment généralement l’ampleur du nombre d’aidants : c’est notamment le cas des médecins, des directeurs d’hôpitaux et des directeurs d’EHPAD
8 aidants sur 10 déclarent ne recevoir aucune aide, financière ou humaine, et 70% ne sont pas satisfaits de l’aide qu’ils ont accès par les pouvoirs publics.
Lorsque les aidants se font remplacer par quelqu’un d’autre, ils font majoritairement appel à un autre membre de la famille (53%) et, en moindre mesure, à des professionnels ou des voisins (environ 20%).
Selon les aidants interrogés, les nouvelles technologies pourraient être utiles aux aidants pour les alerter si un problème de santé se déclarait (68%), pour effectuer de la télésurveillance et pour permettre le suivi du dossier médical (63%)