Tribune AgeVillage : Rapprocher ses parents âgés de chez soi : y réfléchir à deux fois !

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Pour sa tribune du mois de juin 2019, Florence Leduc rappelle qu’il n’existe pas de solution miracle lorsque l’on souhaite rapprocher ses parents âgés de chez soi

A l’âge du grand âge, lorsque les familles habitent à distance, se reréfléchissent des solutions de rapprochement géographique.

Pour bon nombre de familles, la distance constitue une difficulté lorsque les parents ont besoin d’aide et qu’ils doivent avoir recours à des intervenants professionnels pour les soins et les actes de la vie quotidienne, alors que leurs enfants vivent à distance.Le souci se développe alors, celui de gérer à distance, de devoir parfois se déplacer en urgence, d’entretenir des relations souvent complexes lorsque l’on habite loin et que les déplacements entraînent stress et fatigue !
Combien de familles passent le week-end des heures sur la route pour aller visiter son parent et s’assurer de la bonne marche de la maison, des services…
Le rapprochement ne signifie pas systématiquement l’hébergement du parent âgé à son domicile, car il existe plusieurs solutions !

Aucune d’entre elles n’est bonne ou mauvaise en soi, elles doivent juste se parler et se réfléchir en fonction de chacun.

Cohabiter sous le même toit peut parfaitement convenir à la personne concernée, mais également aux autres habitants (épouse ou époux, sphère familiale) ; en outre, cela nécessite de disposer de la place nécessaire et suffisante, et au moins d’une chambre et d’une salle d’eau individuelle.

Par ailleurs, héberger son propre parent chez soi, tout en ayant recours à des intervenants extérieurs (hospitalisation à domicile, soins à domicile, service d’aide et d’accompagnement, kinésithérapeute…) entraîne un bouleversement de l’espace de vie, et nécessite l’acceptation que l’on rentre chez soi, dans un intérieur souvent caché derrière la vie sociale.

Le mieux est d’en parler, de s’en parler, d’en parler à d’autres, notamment ceux qui ont déjà vécu cette expérience, tant il est important dans ces situations de ne pas prendre de décision hâtive qui ne serait pas en adéquation avec la capacité de la sphère familiale d’accepter cette situation, en toute connaissance de cause et donc en acceptant aussi les inconvénients !

Comme aucune histoire ne ressemble à une autre, écrire sa propre histoire, en assumer les avantages et les inconvénients s’inscrit dans une démarche volontaire et assumée qui ne souffre pas les bons conseils de son entourage, ou des assignations à résidence d’aider.

D’autres solutions existent et peuvent convenir à certaines personnes :

  • L’habitat partagé, par exemple, dans une même maison ou un même appartement, solution encore confidentielle mais dont parlent de plus en plus les personnes qui avancent en âge et qui ne souhaiteraient pas dépendre de leurs proches pour leur dicter les bons choix, ou encore décider à leur place !
  • L’accueil familial, plutôt présent en zone rurale, chez des familles habilitées par les conseils départementaux, exerçant cet accueil dans un cadre légal avec souvent deux à trois personnes accueillies. Une famille rencontrée récemment me disait les bienfaits de cette solution : la fille de cette vieille personne pouvait continuer son activité professionnelle, venir chercher sa mère pour passer le dimanche ensemble, sans que cela constitue une difficulté ou une gêne pour le reste de la famille. En outre, cette solution permettait à cette fille de respecter les avis et volontés de chacun, notamment celui de sa mère qui ainsi avant l’impression de ne pas « déranger » ses enfants.
  • Le foyer logement (baptisé aujourd’hui résidence autonomie NDLR), dont on dit souvent qu’il n’est plus à la mode, mais qui pourtant peut parfaitement convenir à certaines personnes et qui correspond bien à la recherche de maintien de leur autonomie, dans un cadre leur permettant de l’exercer.
  • L’établissement d’accueil pour personnes âgées qui peut être choisi à proximité pour permettre des visites régulières voire fréquentes, tout en permettant à la personne moins d’isolement qu’à son domicile. Il faudra prendre le temps de se renseigner, de vérifier la bonne réputation de cet établissement, être tous ensemble d’accord avec le projet d’établissement.

La situation financière de la personne et de ses proches devra aussi être examinée afin de s’assurer de sa comptabilité avec les coûts engendrés tant pour la personne concernée que pour la famille.

A titre d’exemple, si la personne est propriétaire d’un bien mobilier, il vaudra mieux le louer que le vendre afin de ne pas risquer une rupture de la capacité de la famille d’assurer les coûts lorsque la personne âgée vit longtemps, ce qui devient le cas général !

La solution miracle n’existe pas, la bonne solution est celle qui convient le mieux à chaque membre de la sphère familiale, celle qui n’engendrera pas de regrets, celle qui sera assumée par tous et surtout par la vieille personne concernée.

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